La biodiversité de notre planète s'effondre. Quelles en sont les conséquences?
Le changement climatique n'est que le début. Enrayer le réchauffement climatique est indéniablement
devenu une priorité. La neutralité carbone est essentielle pour préserver les conditions de vie de nos enfants et, par extension, de tous les êtres vivants. Il sera donc impossible de sauver la biodiversité sans appréhender le changement climatique. Pour cela, un cadre nouveau et efficace est nécessaire pour faire face aux autres causes importantes de la destruction de la biodiversité. Citons notamment la pollution, la déforestation et la surexploitation des espèces sauvages sur terre et en mer. L'ampleur du défi est de taille. Les conséquences directes de l'activité humaine ont supplanté les maladies, les catastrophes naturelles, la faim et la sécheresse comme causes principales de l'extinction d'espèces. Et comme si cela ne suffisait pas, les effets de la consommation humaine sont de plus en plus marqués, attisés par la croissance démographique exponentielle, l'accès accru à la classe moyenne dans l'optique de plus d'abondance, et le gaspillage des ressources naturelles.Les risques pour les entreprises
Plus de la moitié du PIB mondial (environ 44 billions d'USD) est largement tributaire de l'environnement. Selon l'étude «The Global Futures», publiée en 2020 par le WWF, le déclin des richesses humaines coûtera au monde au moins 368 milliards de livres sterling par an – soit presque 8000 milliards de livres d'ici 2050 – ce qui correspond grosso modo aux économies combinées du Royaume-Uni, de la France, de l'Inde et du Brésil.
La Taskforce on the Nature-related Financial Disclosure (TNFD) a aidé des entreprises et des institutions financières à identifier et définir les risques liés à l'environnement. Elle a établi 3 types de menaces potentielles auxquelles une entreprise est confrontée, quels que soient son secteur et son activité:
- Les risques physiques ont trait aux changements physiques de la planète causés par la disparition d'espaces naturels. Par exemple, la diminution ou la disparition des abeilles mellifères mettrait en danger l'équivalent de plus de 50 milliards d'USD de plantations aux États-Unis, dont les graines ne peuvent pas grandir sans être pollinisées. Il s'agit d'un exemple de risque physique chronique. Un exemple de risque physique grave serait une invasion de sauterelles, qui ne survient pas nécessairement chaque année.
- Les risques de transition résultent quant à eux des coûts liés à l'adaptation inévitable de la réglementation ou du marché, pour une économie respectueuse de l'environnement. Ces mesures, destinées à mettre fin à la destruction de notre environnement, peuvent avoir des conséquences négatives pour les entreprises. Une législation anti-déforestation augmente par exemple les coûts d'activité pour les entreprises actives dans ces secteurs.
- Les risques systémiques sont, pour leur part, liés à la détérioration d'un écosystème pouvant causer des problèmes considérables à la civilisation humaine, sur des plans très divers. Par exemple, un sol contaminé ou pollué ne produira plus autant qu'avant pendant longtemps, ce qui pourra entraîner la famine.
Des opportunités
Connaissant les risques, cela implique aussi que les entreprises pionnières en termes de biodiversité auront des opportunités à offrir.
- L'exploitation de nouveaux marchés rentables en proposant, en tant que pionnier, de nouveaux produits et services intéressants, et en développant leurs modèles d'entreprise.
- L'amélioration de leur proposition de valeur et leur marque, en étant perçu comme bienfaiteur pour la planète.
- Un meilleur accès au capital et à des synergies opérationnelles potentielles, notamment en réduisant les coûts des matières premières et de l'énergie.
Étant donné que tout changement requiert du financement, les pouvoirs publics devront bien entendu y contribuer largement. Les institutions financières aussi auront un rôle à jouer, en adaptant et en élargissant par exemple leur offre d'investissements.
Le rôle des investisseurs
L'ambition numéro un de la conférence des Nations Unies sur la biodiversité en décembre 2022 est de reproduire l'accord de Paris sur le climat, pour la biodiversité. Pour la première fois, divers acteurs du secteur privé et financier seront également associés au programme. Bien entendu, le nouvel accord contiendra un article officiel décrivant le rôle des institutions financières dans la réalisation de l'objectif principal: mettre fin à la diminution de la biodiversité d'ici 2030 et inverser la tendance. À cet égard, les investisseurs joueront un rôle central pour contribuer à rétablir partiellement ce dont la planète a été privée depuis de nombreuses années.
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